Elisabeth Lucand
A la moindre virée à l’extérieur, Élisabeth, enfant ingénieuse et quelque peu solitaire, amassait des cailloux pour en extraire les cristaux logés en profondeur.
« Il n’y a pas de hasard, il n’y a que des rendez-vous », écrivait le poète, et pour preuve, c’est finalement dans la nature humaine - plus vaste et plus enchevêtrée - que la Dirigeante de la société Valeur d’être continue aujourd’hui de « chercher ce qui brille ». Une activité qui a de quoi ravir les promeneurs égarés, ou tous ceux qui, comme eux, ont eu le courage de quitter les sentiers tortueux et de se mettre en action pour explorer la richesse de leur personnalité. « Mon métier, c’est l’humain », et si cette matière brute l’a toujours fascinée, ses « années science-éco » lui ont permis d’en appréhender les rouages. C’est à force de « décortiquer » son langage, d’analyser ses contours et d’en saisir les subtilités, qu’Élisabeth se plaît à rêver de sa vocation : « Il m’importait de comprendre les mots, les agissements, les fonctionnements, le pourquoi et le comment, les tenants et les aboutissants, le plus petit comme le plus grand ». Fidèle à sa volonté de proposer un travail « de centrage et de nettoyage », c’est en véritable archéologue des émotions qu’elle observe les vestiges du passé comme autant de traces sur lesquelles s’appuyer pour que l’avenir ne soit plus un terrain miné.
Soucieuse de se « rendre employable », de canaliser son « hyper sensibilité » et de contenter son désir ardent d’autonomie, Élisabeth préférera sécuriser son arrivée dans le monde du travail avec un diplôme en Action Commerciale Banque-Assurance à l’Université Lyon 2 et un Master Ingénierie de la Banque-Finance-Assurance à La Sorbonne. Maniant les chiffres sans faire de manière et affichant son goût prononcé pour la complexité, elle ne tarde d’ailleurs pas à se frayer une place de choix aux côtés des entreprises, des projets et des services financiers : « J’ai souvent eu l’image de l’intello. Et un jour, ne faire que l’intello-dans-son-coin ne m’intéressait plus ». De son premier rôle de Back office au sein de la Banque Cantonale de Genève, à ses fonctions de Contrôleuse de gestion, Élisabeth partage sa vision d’entreprise et fait bien plus qu’endosser ses responsabilités ! Disons sans détour qu’en plus d’être celle qui compte, elle n’a pas manqué de rester celle sur qui l’on peut compter : « J’étais le pompier ! Quand il y avait un problème, c’est moi qu’on venait chercher ! D’ailleurs, beaucoup m’attendaient au tournant pour devenir indépendante ou créatrice d’entreprise ». Élisabeth ce sera justement bien lancée dans l’aventure d’une Consultante fonctionnelle et même dans celle d’une Responsable financière-associée d’une start-up, mais entre ces deux métiers énergisants, voilà qu’un autre l’attend : celui de maman. « À ce moment-là, j’ai eu envie de vivre ma vie de femme », un choix heureux et assumé qui n’a pas manqué de lui réserver son lot de défis personnels et d’accidents de vie privée. Il est vrai, la tristesse, et les pertes brutales qui se sont succédées, ont plus laissé à Élisabeth l’habitude d’apprécier les petites victoires que le confort de l’allégresse et des triomphes réchauffés.
Tantôt chef de famille, tantôt chef de projet pour Capgemini ou le groupe Norbert Dentressangle, elle porte les preuves de ses épreuves et n’a pas honte d’avoir parfois courbé l’échine pour avancer : « J’avais une belle étiquette sociale… Celle que beaucoup de personnes portent, et pourtant, il y avait des moments où tout allait mal. Je m’étais oubliée, et surtout, j’étais incapable de me trouver une valeur… Quand j’étais Consultante, je le répétais souvent : c’est de la crise que naît le changement ! » Réaliste assumée ? Optimiste invétérée ? Élisabeth Moulin fait chanter les paradoxes. Citer La Princesse qui croyait aux Contes de Fées -récit de développement personnel-, probablement sa manière de rappeler que la fin sera heureuse, même si l’existence peut parfois s’apparenter à un simple compte de faits. Encore faut-il que dame Lucidité nous permette de faire des choix éclairés...
Alors qu’elle prend conscience de son surinvestissement, la naissance de son troisième petit garçon et l’accomplissement de son dernier objectif professionnel, donnera à Élisabeth l’élan suffisant pour « dire stop » : « À ce moment, tu te rends compte que ce n’est pas ce que tu as envie de vivre, tu quittes ton emploi et tu changes de paradigme. Puis tu as une idée, un rêve, une envie, et tu cherches à en faire quelque chose de viable. Pour qu’il y ait résilience, il faut déjà qu’il y ait sens ! » Soucieuse de se redéployer, elle puise dans sa connaissance du Shiatsu et du Référentiel de Naissance, par qui elle apprend à se recentrer, à cibler ses ressources, « à switcher le conscient » et à convoquer l’inconscient. L’ex-financière « assemble tout » de ses expériences passées ; celles qui façonnent l’être, révèlent les valeurs et légitiment les actions. Sans doute savait-elle, au fond, que sa maîtrise des outils pertinents, son esprit logique et méthodique, pouvaient bien travailler de concert avec l’affectivité, l’altruisme et l’intuitivité qu’on lui reconnaît : « Je me suis dit qu’il était possible d’être à la fois cerveau gauche et cerveau droit et que tout cela réuni pouvait faire quelque chose de sympa. Mes proches pensent que j’ai perdu le sens commun mais peu importe, toute ma vie, j’ai décidé de ce que j’allais entreprendre ! » Après plus de quinze ans à pratiquer la conduite du changement dans les départements financiers, et juste après s’être donné les moyens de concentrer son énergie au service de ses valeurs, qui mieux qu’Élisabeth Moulin pour donner corps à celles des autres ? « Déjà, quand j’étais salariée, j’étais soucieuse que les personnes avec lesquelles je travaillais aient la macro vision de ce qu’elles faisaient. Je suis comme ça ! Aujourd’hui, je ne fais que l’appliquer à l’individu, plutôt qu’à la multitude. Avec Valeur d’être, ma vocation c’est de veiller à ce que personne n’ait peur de prendre des initiatives pour vivre autrement ».
Indéniablement, les sociétés spécialisées dans le bien-être ont le vent en poupe — « Quand tu parles de développement personnel, il y a de tout ! Je ne suis ni coach, ni psy, encore moins accompagnatrice de vie ! » -, pourtant, au-delà de son enthousiasme et de son franc-parler, Élisabeth se distingue dans le paysage lyonnais par cette justesse, cette agilité à construire avec son client une stratégie personnelle équilibrée : « Chacun d’entre nous a sa place, son rôle à jouer, sa raison d’être, et comme nous sommes dotés du libre arbitre c’est à nous d’en faire bon usage ! » On dit souvent que choisir, c’est renoncer ; alors Élisabeth préfère penser qu’en réalité « s’engager c’est ne renoncer à rien ». Plutôt que de proposer différents outils, la Dirigeante d’entreprise encourage vivement les intéressés à croiser les utilités : « Certains d’entre eux agissent sur le corps, d’autres se présentent comme un support à la verbalisation ». Une minutie et une attention que l’on retrouve dans le contenu de ses modules - Se re-connaître, Entreprendre, Numérique - et qu’elle prend soin de conserver tout au long de ses parcours individuels et des ateliers collectifs. Seule, ou entourée de quelques partenaires finement sélectionnés, Élisabeth a également le soucis de la diversité puisqu’elle offre la possibilité d’assister à des stages aux thématiques ciblées : Vivre au féminin, au masculin, Connaître l’autre, Oser être en lumière... Dans ce menu, dont la carte fait la part belle à la liberté et respecte le rythme de chacun, sachez qu’il est un ingrédient à côté duquel il est rare de passer : « Je compare mon activité à l’action de peler l’oignon. Tu enlèves une couche, tu pleures. Encore une, tu pleures, et plus tu arrives au cœur… plus tu pleures. La libération passe forcément par ces nœuds émotionnels et ces traumatismes. C’est un travail profond. En fait, les clients touchés par mon programme se trouvent au pied du mur ou sentent qu’ils vont bientôt s’y trouver ».
Encore faut-il avoir observé ses fissures et accepté que personne n’est fait de béton armé. À tous ceux qui ont pris l’habitude d’investir dans leur véhicule plutôt que de chercher à réparer leur moteur endormi, à ceux qui se lèvent le matin avec l’envie de tout changer en eux mais qui, plutôt que de travailler l’intérieur, adoptent une nouvelle coupe de cheveux, ou à tous ceux encore, qui s’en vont courir des kilomètres pour tenter de lâcher prise mais continuent de vivre avec un point de côté, Élisabeth répond : « Lorsqu’on va mal, tout cela ne suffit pas. Il serait temps que ce soit une priorité de prendre soin de soi, de reprendre contact avec sa boussole intérieure, de porter son attention sur la limite que chacun peut trouver entre ce qui est bon pour lui et ce qui ne l’est pas. Parfois, il faut savoir se donner une chance, rien que celle de se déplacer à une première séance. » C’est au fur et à mesure que l’on s’approche que la brume s’éclaircit, au fur et à mesure que l’on avance que les solutions apparaissent. Pour Élisabeth, le portrait tient avant tout du parfum ; sans doute avez-vous senti la diversité des arômes qui émane du sien. Tour à tour floral, ambré, épicé, jamais amer, il invite désormais votre flair, votre volonté et votre ardeur à le laisser entrer en votre for intérieur.